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prêcha, on parla de lui ; on s’entretint de certains actes que l’on considérait comme miraculeux. Mais de tout cela ne résulta ni une Église établie à Jérusalem, ni un groupe de disciples hiérosolymites. Le charmant docteur, qui pardonnait à tous pourvu qu’on l’aimât, ne pouvait trouver beaucoup d’écho dans ce sanctuaire des vaines disputes et des sacrifices vieillis. Il en résulta seulement pour lui quelques bonnes relations, dont plus tard il recueillit les fruits. Il ne semble pas que dès lors il ait fait la connaissance de la famille de Béthanie qui lui apporta, au milieu des épreuves de ses derniers mois, tant de consolations. Mais peut-être eut-il des rapports avec cette Marie, mère de Marc, dont la maison fut, quelques années plus tard, le rendez-vous des apôtres, et avec Marc lui-même[1]. De bonne heure aussi, il attira l’attention d’un certain Nicodème, riche pharisien, membre du sanhédrin et fort considéré à Jérusalem[2]. Cet homme, qui paraît avoir été

  1. Marc, xiv, 51-52, où le νεανίσκος paraît être Marc ; Act, xii, 12.
  2. Il semble qu’il est question de lui dans le Talmud. Talm. de Bab., Taanith, 20 a ; Gittin, 56 a ; Kethuboth, 66 b ; traité Aboth Nathan, vii ; Midrasch rabba, Eka, 64 a. Le passage Taanith l’identifie avec Bounaï, lequel, d’après Sanhédrin (v. ci-dessus, p. 210, note 3), était disciple de Jésus. Mais, si Bounaï est le Banou de Josèphe, ce rapprochement est sans force.