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les ouvrages extérieurs n’en étaient pas complétement terminés. Hérode en avait fait commencer la reconstruction l’an 20 ou 21 avant l’ère chrétienne, pour le mettre à l’unisson de ses autres édifices. Le vaisseau du temple fut achevé en dix-huit mois, les portiques en huit ans[1] ; mais les parties accessoires se continuèrent lentement et ne furent terminées que peu de temps avant la prise de Jérusalem[2]. Jésus y vit probablement travailler, non sans quelque humeur secrète. Ces espérances d’un long avenir étaient comme une insulte à son prochain avénement. Plus clairvoyant que les incrédules et les fanatiques, il devinait que ces superbes constructions étaient appelées à une courte durée[3].

Le temple, du reste, formait un ensemble merveilleusement imposant, dont le haram actuel[4], malgré sa beauté, peut à peine donner une idée. Les cours

  1. Jos., Ant., XV, xi, 5, 6.
  2. Ibid., XX, ix, 7 ; Jean, ii, 20.
  3. Matth., xxiv, 2 ; xxvi, 61 ; xxvii, 40 ; Marc, xiii, 2 ; xiv, 58 ; xv, 29 ; Luc, xxi, 6 ; Jean, ii, 19-20.
  4. M. de Vogüé, le Temple de Jérusalem (Paris, 1864). Nul doute que le temple et son enceinte n’occupassent l’emplacement de la mosquée d’Omar et du haram ou cour sacrée qui environne la mosquée. Le terre-plein du haram est, dans quelques parties, notamment à l’endroit où les juifs vont pleurer, le soubassement même du temple d’Hérode.