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vrai qu’on trouve dans les livres bouddhiques des paraboles exactement du même ton et de la même facture que les paraboles évangéliques[1]. Mais il est difficile d’admettre qu’une influence bouddhique se soit exercée en ceci. L’esprit de mansuétude et la profondeur de sentiment qui animèrent également le christianisme naissant et le bouddhisme suffisent peut-être pour expliquer ces analogies.

Une totale indifférence pour les choses extérieures et pour les vaines superfluités en fait de meubles et d’habits dont nos tristes pays nous font des nécessités était la conséquence de la vie simple et douce qu’on menait en Galilée. Les climats froids, en obligeant l’homme à une lutte perpétuelle contre le dehors, donnent beaucoup de prix aux recherches du bien-être. Au contraire, les pays qui éveillent des besoins peu nombreux sont les pays de l’idéalisme et de la poésie. Les accessoires de la vie y sont insignifiants auprès du plaisir de vivre. L’embellissement de la maison y est frivole ; on se tient le moins possible enfermé. L’alimentation forte et régulière des climats peu généreux passerait pour pesante et désagréable.

    parabole évangélique. La profonde originalité de celle-ci est dans le sentiment qui la remplit. Les paraboles des Midraschim sont aussi d’un tout autre esprit.

  1. Voir surtout le Lotus de la bonne loi, ch. iii et iv.