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Matthias[1] ; un personnage problématique nommé Aristion[2] ; enfin Judas, fils de Simon, de la ville de Kerioth, qui fit exception dans l’essaim fidèle et s’attira un si épouvantable renom. C’était, à ce qu’il paraît, le seul qui ne fût pas Galiléen ; Kerioth était une ville de l’extrême sud de la tribu de Juda[3], à une journée au delà d’Hébron.

Nous avons vu que la famille de Jésus était en général peu portée vers lui[4]. Cependant Jacques et Jude, cousins de Jésus par Marie Cléophas[5], faisaient dès lors partie de ses disciples, et Marie Cléophas elle-même fut du nombre des compagnes qui le suivirent au Calvaire[6]. À cette époque, on ne voit pas auprès de lui sa mère. C’est seulement après la mort de

  1. Act., i, 21-23. Cf. Papias, dans Eusèbe, Hist. eccl., III, 39.
  2. Papias (ibid.) l’appelle formellement disciple du Seigneur comme les apôtres, lui prête des récits sur les discours du Seigneur, et l’associe à Presbyteros Joannes. Sur ce dernier personnage, voir ci-dessus, Introd., p. lxxii-lxxiii.
  3. Aujourd’hui Kuryétein ou Kereitein.
  4. La circonstance rapportée dans Jean, xix, 25-27, semble supposer qu’à aucune époque de la vie publique de Jésus, ses propres frères ne se rapprochèrent de lui. Si l’on distingue deux Jacques dans la parenté de Jésus, on peut voir une allusion à l’hostilité de Jacques, « frère du Seigneur », dans Gal., ii, 6 (cf. i, 19 ; ii, 9, 11 ).
  5. Voir ci-dessus, p. 25-27.
  6. Matth., xxvii, 56 ; Marc, xv, 40 ; Jean, xix, 25.