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CHAPITRE IX.


LES DISCIPLES DE JÉSUS


Dans ce paradis terrestre, que les grandes révolutions de l’histoire avaient jusque-là peu atteint, vivait une population en parfaite harmonie avec le pays lui-même, active, honnête, pleine d’un sentiment gai et tendre de la vie. Le lac de Tibériade est un des bassins d’eau les plus poissonneux du monde[1] ; des pêcheries très-fructueuses s’étaient établies, surtout à Bethsaïde, à Capharnahum, et avaient produit une certaine aisance. Ces familles de pêcheurs formaient une société douce et paisible, s’étendant par de nombreux liens de parenté dans tout le canton du lac que nous avons décrit. Leur vie peu occupée laissait toute liberté à leur imagination. Les idées sur le royaume de Dieu trouvaient,

  1. Matth., iv, 18 ; Luc, v, 44 et suiv. ; Jean, i, 44 ; xxi, 1 et suiv. ; Jos., B. J., III, x, 7 ; Talm, de Jér., Pesachim, iv, 2 ; Talm. de Bab., Baba kama, 80 b ; Jacques de Vitri, dans le Gesta Dei per Francos, I, p. 1075.