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n’avaient rien d’un temple, étaient le centre de toute la vie juive. On s’y réunissait le jour du sabbat pour la prière et pour la lecture de la Loi et des Prophètes. Comme le judaïsme, hors de Jérusalem, n’avait pas de clergé proprement dit, le premier venu se levait, faisait les lectures du jour (parascha et haphtara), et y ajoutait un midrasch ou commentaire tout personnel, où il exposait ses propres idées[1]. C’était l’origine de « l’homélie », dont nous trouvons le modèle accompli dans les petits traités de Philon. On avait le droit de faire des objections et des questions au lecteur ; de la sorte, la réunion dégénérait vite en une sorte d’assemblée libre. Elle avait un président[2], des « anciens[3] », un hazzan, lecteur attitré ou appariteur[4], des « envoyés[5] », sorte de secrétaires ou de messagers qui faisaient la correspondance d’une synagogue à l’autre, un schammasch ou sacristain[6]. Les synagogues étaient

    rieuse description de la synagogue d’Alexandrie dans le Talmud de Babylone, Sukka, 51 b.

  1. Philon, cité dans Eusèbe, Præp. evang., VIII, 7, et Quod omnis probus liber, § 12 ; Luc, iv, 16 ; Act., xiii, 15 ; xv, 21 ; Mischna, Megilla, iii, 4 et suiv.
  2. Ἀρχισυνάγωγος. Cf. Garrucci, Dissert. archeol., II, 161 et suiv.
  3. Πρεσϐύτεροι.
  4. Ὑπηρέτης
  5. Ἀπόστολοι ou ἄγγελοι.
  6. Διάκονος. Marc, v, 22, 35 et suiv. ; Luc, iv, 20 ; vii, 3 ; vii