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que l’homme doit à Dieu. « Que m’importe la multitude de vos victimes ! J’en suis rassasié ; la graisse de vos béliers me soulève le cœur ; votre encens m’importune ; car vos mains sont pleines de sang. Purifiez vos pensées ; cessez de mal faire, apprenez le bien, cherchez la justice, et venez alors[1]. » Dans les derniers temps, quelques docteurs. Siméon le Juste[2], Jésus, fils de Sirach[3], Hillel[4], touchèrent presque le but, et déclarèrent que l’abrégé de la Loi était la justice. Philon, dans le monde judéo-égyptien, arrivait en même temps que Jésus à des idées d’une haute sainteté morale, dont la conséquence était le peu de souci des pratiques légales[5]. Schemaïa et Abtalion, plus d’une fois, se montrèrent aussi des casuistes fort libéraux[6]. Rabbi Iohanan allait bientôt mettre les œuvres de miséricorde au-

  1. Isaïe, i, 11 et suiv. Comparez ibid., lviii entier ; Osée, vi, 6 : Malachie, i, 10 et suiv.
  2. Pirké Aboth, i, 2.
  3. Ecclésiastique, xxxv, 1 et suiv.
  4. Talm. de Jérus., Pesachim, vi, 1 ; Talm. de Bab., même traité, 66 a ; Schabbath, 31 a.
  5. Quod Deus immut., § 1 et 2 ; De Abrahamo, § 22 ; Quis rerum divin. hæres, § 13 et suiv., 55, 58 et suiv. ; De profugis, § 7 et 8 ; Quod omnis probus liber, en entier ; De vita contemplativa, en entier.
  6. Talm. de Bab., Pesachim, 67 b.