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petite ville à deux heures ou deux heures et demie de Nazareth, au pied des montagnes qui bornent au nord la plaine d’Asochis[1]. La vue, moins grandiose qu’à Nazareth, s’étend sur toute la plaine et est bornée de la manière la plus pittoresque par les montagnes de Nazareth et les collines de Séphoris. Jésus paraît avoir fait quelque temps sa résidence en ce lieu. Là se passa probablement une partie de sa jeunesse et eurent lieu ses premiers éclats[2].

Il exerçait le métier de son père, qui était celui de charpentier[3]. Ce n’était pas là une circonstance humiliante ou fâcheuse. La coutume juive exigeait que l’homme voué aux travaux intellectuels apprît un état. Les docteurs les plus célèbres avaient des métiers[4] ; c’est ainsi que saint Paul, dont l’éducation avait été si soignée, était fabricant de tentes ou tapissier[5]. Jésus ne se maria point. Toute sa puissance

    tifiques, 2e série, t. III, p. 370). Kefr-Kenna, à une heure ou une heure et demie N.-N.-E. de Nazareth (Capharchemmé des croisades), en est distinct.

  1. Maintenant el-Buttauf.
  2. Jean, ii, 11 ; iv, 46. Un ou deux disciples étaient de Cana. Jean, xxi, 2 ; Matth., x, 4 ; Marc, iii, 18.
  3. Matth., xiii, 55 ; Marc, vi, 3 ; Justin, Dial. cum Tryph., 88.
  4. Par exemple, « Rabbi Iohanan le cordonnier, Rabbi Isaac le forgeron ».
  5. Act., xviii, 3.