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perdue pour Jérusalem. Réunie à la Samarie et à l’Idumée, la Judée forma une sorte d’annexe de la province de Syrie, où le sénateur Publius Sulpicius Quirinius, personnage consulaire fort connu[1], était légat impérial. Une série de procurateurs romains, subordonnés pour les grandes questions au légat impérial de Syrie, Coponius, Marcus Ambivius, Annius Rufus, Valérius Gratus, et enfin (l’an 26 de notre ère) Pontius Pilatus, s’y succèdent[2], occupés sans relâche à éteindre le volcan qui faisait éruption sous leurs pieds.

De continuelles séditions, excitées par les zélateurs du mosaïsme, ne cessèrent en effet, durant tout ce temps, d’agiter Jérusalem[3]. La mort des séditieux était assurée ; mais la mort, quand il s’agissait de l’intégrité de la Loi, était recherchée avec avidité. Renverser les aigles, détruire les ouvrages d’art élevés par les Hérodes et où les règlements mosaïques

  1. Orelli, Inscr. lat., no 3693 ; Henzen, Suppl., no 7041 : Fasti prænestini, au 6 mars et au 28 avril (dans le Corpus inscr. lat., I, 314, 317) ; Borghesi, Fastes consulaires [encore inédits], à l’année 742 ; Mommsen, Res gestæ divi Augusti, p. 111 et suiv. Cf. Tac., Ann., II, 30 ; III, 48 ; Strabon, XII, vi, 5.
  2. Jos., Ant., l. XVIII.
  3. Jos., Ant., les livres XVII et XVIII entiers, et B. J., liv. I et II.