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mité. Sans cela, l’affaire aurait pu être étouffée. Il n’y avait pas eu vol réel ; mais, après qu’une innocente avait fait plusieurs jours de prison pour un fait qualifié de vol, il était bien difficile de laisser impunie la vraie coupable. La folie n’était pas évidente ; il faut même dire que cette folie n’était qu’intérieure. Avant cela, il n’était venu à la pensée de personne que la fille de Kermelle fût folle. Extérieurement elle était comme tout le monde, sauf son mutisme presque absolu. On pouvait donc contester l’aliénation mentale ; en outre, l’explication vraie était si bizarre, si incroyable, qu’on n’osait même pas la présenter. La folie n’étant pas constatée, le fait d’avoir laissé arrêter la sacristine était impardonnable. Si le vol n’avait été qu’un jeu, l’auteur de l’espièglerie aurait dû la faire cesser plus tôt, dès qu’une tierce personne en était victime. La malheureuse fut arrêtée et conduite à Saint-Brieuc pour les assises. Elle ne sortit pas un moment de son complet anéantissement ; elle semblait hors du monde. Son rêve était fini ; l’espèce de chimère qu’elle avait nourrie quelque temps