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jour à une chapelle située à une demi-lieue de la ville, dans un endroit désert, et dédiée à saint Roch. Beaucoup de personnes pieuses s’y rencontrèrent. Un signal devait les avertir du moment où la tête tomberait, pour que tous fussent en prière quand l’âme de la martyre serait présentée par les anges au trône de Dieu.

Tout cela créait des liens d’une profondeur dont nous n’avons plus l’idée. Ma bonne maman aimait les prêtres, leur courage, leur dévouement. Elle éprouva leur glaciale froideur. Sous le consulat, quand le culte fut rétabli, le prêtre qu’elle avait caché au péril de sa vie fut nommé curé d’une paroisse près de Lannion. Elle prit ma mère, alors enfant, par la main, et elles firent ensemble un voyage de deux lieues, sous un soleil ardent. Revoir celui qu’elle avait vu officier de nuit chez elle, dans de si tragiques circonstances, lui faisait battre le cœur. L’orgueil sacerdotal, peut-être le sentiment du devoir, inspira au prêtre une étrange conduite. Il la reconnut à peine, la reçut debout et la congédia après deux ou