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demander sur ton propre compte. L’empressement que tu mets à envoyer tes articles à mademoiselle Ulliac, me fait craindre qu’il ne soit question d’un départ prochain. Éclaircis-moi, je te prie, sur ce point inquiétant. Se pourrait-il, pauvre amie, que tu fusses encore obligée de rentrer dans ce malheureux pays ! Amie chérie, que ne puis-je des à présent ce que j’espère pouvoir un jour ! Tout à toi de cœur et de pensée.

E. RENAN.


MONSIEUR RENAN,
rue des Deux-Églises, 8, à Paris (France).


Dresde, 8 mars 1847.

Enfin, mon pauvre ami, je puis en t’écrivant entrevoir un peu de calme dans ta pensée, un peu de loisir dans tes jours ! Le dernier terme pour la remise de ton travail expire aujourd’hui ou demain, et j’en ressens une vraie joie, car te savoir occupé a ce point était souvent pour moi une source d’inquiétudes. Attendons maintenant la décision, et quelle qu’elle puisse être, félicite-toi toujours, mon ami, d’avoir pris le parti de concourir. Tu vois comme cette résolution a déjà porté de bons et d’heureux fruits ! Sous tous les rapports, elle n’en saurait avoir d’autres. — Les dernières lignes que tu m’as adressées m’ont fait un bien inexprimable, cher Ernest. Merci,