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pour m’apprendre définitivement l’heure et le jour notre réunion. Quelquefois j’aurais envie de t’attendre à l’hôtel, pour ne pas profaner nos premiers embrassements dans l’effroyable bagarre du débarquement d’un chemin de fer. Mais je désespère d’avoir cette patience. Dis-moi donc bien exactement l’heure de ton arrivée. Ta chambre sera prête pour le jour que tu m’indiqueras. Je suis descendu à l’hôtel de Rome, sous les Tilleuls, qui m’avait aussi été indiqué à Paris. Je l’écris ces lignes dès mon réveil, avant d’avoir été à la poste prendre la lettre que j’y dois trouver poste restante ; mais je ne fermerai celle-ci qu’après l’avoir lue, pour y répondre, s’il en est besoin. Adresse la prochaine, hôtel de Rome. Dans les derniers jours de mon séjour à Paris, on m’a fait des ouvertures pour les années prochaines, d’une grande importance. Je ne t’en parle pas, nous on causerons ; je te dis seulement que l’avenir s’ouvre bien, et que tout l’embarras sera d’opter. A bientôt, ma très chère amie ; donne-moi dans ta lettre tes dernières instructions ; sois heureuse, et ne te tracasse de rien : nous réglerons tout a ton arrivée. Arrive surtout le plus tôt possible.

Ton frère et tendre ami,
E. RENAN.


[Au crayon]. Après la lettre reçue. J’ai éprouvé un moment de terreur en voyant ta lettre timbrée de Varsovie. Maintenant je suis rassuré, craignant bien pourtant que notre bonheur ne soit retardé