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J’avais remarqué depuis longtemps qu’on ne vaut dans le monde officiel que par son côté le plus médiocre. Le volume où je consignerai mes recherches sera peut-être celui auquel j’attacherai le moins de prix, et probablement celui qui m’avancera le plus.

Il n’est pas nécessaire, chère amie, que tu me fasses passer de lettre de change. Rien ne m’est plus facile que de réaliser deux ou trois cents francs soit avec mes reliquats de compte, soit avec ce qui m’est dû pour mon traitement d’agrégé, dont j’ai une année on réserve. Je t’écrirai encore une ou deux fois avant mon départ, mais cela ne changera rien à l’itinéraire ci-dessus exposé. Ainsi le 28 à Berlin, chère soeur. Adieu ; bientôt nous n’aurons plus à prononcer ce mot fatal.

Ton meilleur ami,
E. RENAN.


MONSIEUR RENAN
rue d’Enfer, 49, ou 39, à Paris (France).


Varsovie, 12 juillet 1850.

J’ai attendu jusqu’aujourd’hui à t’écrire, très cher ami, espérant recevoir hier une réponse à la lettre que je t’ai adressée le 30 juin. Comme elle ne me parvient point, je pense que tu n’as