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répète, je suis à ton entière disposition. Si donc je ne reçois de toi aucune instruction nouvelle, j’ai arrêté de partir de Paris le vendredi, 26 juillet, à huit heures du soir. Je prendrai le trajet direct, et serai à Berlin le dimanche, 28, à neuf heures trente minutes du soir. La durée du trajet est de quarante-neuf heures trente minutes. Le lundi, je t’écrirai à Niechanow. Si tu m’envoies l’adresse d’un hôtel, je le prendrai ; mais dans le système que nous avons adopté, cela, n’est pas nécessaire. Comme j’emporterai très peu d’objets, tu peux compter sur du vide dans ma malle. J’emporterai aussi à vide dans ma malle un sac de nuit qui m’a servi en Italie. Il serait préférable, je crois, que tes effets t’accompagnassent. En chemin de fer, le transport des bagages est simple, commode et économique, en France du moins. De Paris à Berlin, les malles ne sont visitées qu’à Cologne. Le prix des premières places de Paris à Berlin est de cent vingt et un francs vingt centimes, et des deuxièmes de quatre-vingt-cinq francs quatre-vingt-dix. Nous ne serons pas fâchés, je pense, de passer quelques jours à Berlin. J’aurai à voir plusieurs doctes personnes, et quelques commissions à faire. Comme ce voyage n’est pas précisément un voyage de loisir, nous ne nous écarterons pas de la grande ligne. Nous pourrons faire des arrêts à Cologne, Aix-la-Chapelle et Bruxelles, et peut-être une pointe sur Bonn, où j’ai des relations scientifiques formées d’avance. Nous délibérerons tout cela ensemble. C’est une