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lation universitaire est sur ce point assez peu définie. L’agrégé, qui a refusé une place qu’on lui offrait, ou qui abandonne le professorat, y a-t-il droit ? ou bien l’administration est-elle libérée envers lui par les offres qu’elle lui a faites ou qu’elle est censée lui faire ? Il n’y a pas d’arrêté précis sur ce point : mais la pratique constante, surtout des dernières années, a été favorable aux agrégés. J’ai immédiatement réclamé, et il a été fait droit à ma demande. Ainsi, chère amie, me voilà définitivement arrivé au but que je m’étais d’abord proposé, mais après bien des tourments et de pénibles expériences. J’ai vu depuis M. Lesieur. Je n’ai qu’à me louer de son accueil, il a été on ne peut plus honorable : on lui avait depuis parlé de moi. Il m’a exprimé ses regrets sur les embarras qu’on m’avait causés et m’a demandé si j’accepterais un lycée de seconde classe (Amiens, Angers, Dijon, Orléans, Tours, Grenoble, Besançon, etc.), avec trois mille francs au moins d’appointements. J’eusse fait mentir toutes mes démarches antérieures et les raisons que j’avais alléguées, en disant : oui. J’ai répondu non résolument. Du reste il a été expressément convenu que mes services commençaient à compter dès cette année. — je lui ai parlé ensuite des suppléances à Paris. On peut obtenir le titre officiel de suppléant, soit pour un collège, soit pour plusieurs collèges de Paris. Ce titre est rare et n’a aucun avantage réel. M. Lesieur n’a pas eu l’air très disposé à l’accorder, et je n’ai pas