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de l’École qu’on dit fort distingués, un ancien élève de cette même École, qui en était sorti et que j’ai connu à la conférence de M. Jacques, deux ou trois autres, qui ont échoué aux dernières agrégations, mais on sont sortis avec d’honorables recommandations ; car, à la suite de la liste des admis, la commission ajoute toujours quelques noms qu’elle recommande la bienveillance du ministre, en attendant un meilleur succès.

Les juges du concours sont MM. Ozaneaux, président, Danton, Mallet, Jacques, Daunas. M. Ozaneaux est un homme d’une désolante nullité, et avec cela d’une très ridicule prétention. Il a écrit un livre de philosophie, qui est un prodige de ridicule. A tout risque, j’aurais préféré M. Cousin, malgré ses boutades et ses caprices. C’est au moins une haute intelligence et peut-être après tout serais-je tombé dans ses bonnes grâces. Car avec lui c’était une affaire de loterie et d’humeur. Quant à M. Ozaneaux, il ne voit que le professorat, et ne veut pas qu’on regarde au delà. — M. Danton (neveu du trop célèbre rival de Robespierre) est un inspecteur de l’Académie de Paris, homme estimable et éclairé. Je l’ai vu plusieurs fois chez M. Garnier. — Je t’ai parlé de M. Jacques, excellent homme, qui me porte beaucoup d’intérêt. — M. Mallet est un ancien professeur de Paris, maintenant inspecteur, auteur de bons travaux sur l’histoire de la philosophie ancienne. — M. Daunas est un jeune professeur de province, qui a eu le bonheur d’être