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tions minutieuses que l’on m’a adressées sur la littérature latine ; mais je me suis pleinement relevé pour la littérature française, où un heureux sort m’a fait tomber sur l’auteur et les matières qui m’étaient le plus familiers : Descartes et la philosophie française. Enfin, bonne amie, voici le dernier résultat, tel qu’il a été définitivement proclamé. Sur les seize admissibles, quatorze ont été reçus, et sur ces quatorze, je suis placé le quatrième. Les deux premiers sont de l’École Normale : elle a pourtant cette fois éprouvé un échec, comparativement à ses succès passés ; car plusieurs de ses candidats ont été éliminés, soit à l’examen oral, soit aux épreuves écrites. Je n’ai qu’à me louer des égards et de la bienveillance de mes juges, bien que je ne leur fusse recommandé par personne. Comme on doit inscrire en tête de sa copie de composition le nom de l’établissement où l’on a fait son éducation, j’ai du parler du petit séminaire, mais comme on aurait pu en conclure que je me destinais à la carrière de l’enseignement ecclésiastique (équivoque d’autant plus facile que quelques autres ecclésiastiques faisaient partie du concours), j’ai écrit une lettre à M. Le Clerc, où je lui ai donné on quelques lignes significatives tous les éclaircissements nécessaires. J’ai songé quelque temps à profiter de cette circonstance pour lui faire une visite. Mais j’ai trouvé le prétexte trop vague : cela ne compterait que pour visite de formalité, et n’aurait pas eu de