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la frontière que leurs passeports aient été à Varsovie et en soient revenus. Tu préférerais, je pense, la voie du nord par Berlin. Je t’annonce, très chère Henriette, que si dans vingt jours à partir d’aujourd’hui je n’ai reçu de réponse ni à cette lettre ni à celles que je l’ai précédemment expédiées, je pars, sans plus rien attendre, par la route susdite. J’écris à Alain aujourd’hui même, pour lui parler de tout ceci, et le prie de préparer doucement notre mère sans l’inquiéter.

Adieu, excellente amie, à bientôt peut-être. Tu connais la tendresse, et le dévouement sans bornes de ton frère, de ton meilleur ami,

E. RENAN.


MADEMOISELLE RENAN
chez monsieur le comte André Zamoyski, Nouveau-Monde, Varsovie, Pologne.


Paris, 21 mars 1848.

J’ai reçu hier ta lettre du 15 mars, chère amie, et ç’a (été) une grande joie pour moi de voir que nos communications ne sont point encore interrompues. J’admire ton calme et ton courage, excellente sœur ; mais je pense que depuis le départ de cette lettre tes dispositions auront changé, relativement à ton retour et à la nécessité d’en hâter l’époque. Je ne puis que te répéter aujourd’hui avec des motifs plus pressants encore