Page:Renan - Nouvelles lettres intimes 1846-1850, Calmann Levy, 1923.djvu/146

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cieux ami, quand il faudra pour t’occuper de moi ajouter à les veilles et:i tes fatigues. Je ne puis hésiter entre un sacrifice personnel, et une atténuation quelconque à tes immenses et continuels travaux. Je ne douterai jamais de ton cœur, même quand tu paraîtras me négliger ; — mais aussi avec quelle ardeur d’affection je lis tout ce qui me permet d’entrer dans ce pauvre cœur froissé et souffrant !…

Voici, cher ami, la nouvelle adresse sous laquelle il faut maintenant me faire parvenir tes lettres. Mademoiselle H…, chez M. Le comte André Zamoyski, — Nouveau Monde, — à Varsovie. — Cette fois nous n’habiterons point le vieux palais Zamoyski, qui appartient au grand-père de mes élèves ; nous allons prendre domicile dans une magnifique demeure que le comte André a fait bâtir pendant l’absence de sa femme. Cela s’appelle, je crois, le nouveau palais Z.  ; mais il vaut mieux s’en tenir à ce que j’ai écrit plus haut. Le Nouveau-Monde est le nom du plus brillant quartier de Varsovie. — Envoie, je te prie, celle adresse à notre frère ou à notre mère, en leur annonçant mon nouveau déplacement. Nous partons le 20 ou le 27, à moins qu’il ne survienne un de ces revirements auxquels je dois toujours m’attendre ; mais il est bien positif que je serai a Varsovie quand cette lettre te parviendra. On dit que nous y resterons jusqu’au mois de juillet. — Nous avons éprouvé ici des froids atroces, de vingt et