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Pétersbourg. D’autres même le disent en Galicie, c’est dire qu’il est dans le pays que tu habites. Je te rappelle à ta promesse ; ta raison suffira, j’espère, pour le faire éviter un danger que toi seule peux apprécier. Sinon pour toi, du moins pour les tiens et pour moi surtout, chère amie, n’épargne aucun sacrifice dans une telle circonstance. Si tu pouvais voir, chère amie, combien ta pensée fait partie essentielle de ma vie, combien elle influe sur toute ma direction et mes plans ! Grèce à toi, je forme encore des rêves, et je les fais bien beaux, je t’assure. Adieu, très chère amie, pense a ton frère et ami, et conserve-toi pour son affection.

E. RENAN.


MADEMOISELLE RENAN
au château de Clemensow près Zamosc, Pologne.


Paris, 2 janvier 1848.

J’ai encore retenu quelques jours, chère amie, la lettre de mademoiselle Ulliac, par l’impossibilité absolue ou j’ai été ces jours-ci de trouver un moment pour t’écrire. Admis depuis quelque temps à emprunter des livres à la Bibliothèque Royale, j’ai profité des quelques jours de vacances qu’amène le nouvel an pour emporter chez moi et dépouiller en vue de mes divers travaux les grandes collections bibliographiques, qui, aux