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auparavant le projet de suivre le cours de persan de M. Quatremère à la Bibliothèque Royale ; mais si je ne puis faire les deux, je préférerai le sanscrit et M. Burnouf. Il est bien entendu que je n’entends pas par là renoncer à mes études précédentes, qui m’ont été et peuvent m’être encore très utiles. Le travail de mes thèses avance de la manière la plus satisfaisante. J’ai fait des trouvailles fort intéressantes, surtout dans les manuscrits de la Bibliothèque Royale. Tous les sentiers de la science sont si battus, que, bien que je suive les moins parcourus, c’est encore merveille d’y trouver quelque chose de nouveau. J’éprouve une bien vive tentation, chère amie. L’Académie des Inscriptions dans sa dernière séance publique du 30 juillet, a annoncé pour sujet de prix pour 1848 un sujet fort rapproché de celui que j’ai choisi pour thèse française. Les recherches que je ferai sur ce dernier travail m’amèneront à en faire sur le sujet proposé  ; il faudrait peut-être assez peu de chose pour les compléter et accomplir ainsi les deux fins à la fois. Le peu d’intérêt philosophique du sujet proposé (il s’agit de l’étude de la langue grecque en Occident durant le Moyen Age), et la crainte de ne pouvoir en une seule année faire mes deux thèses, qui seront longues et difficiles, préparer mon agrégation et achever ce travail, pourraient seuls me détourner de ce projet. Quant au sujet proposé pour 1849, il est très probable que je l’entreprendrai  ; mais nous avons le temps d’y songer. Ce sujet est l’histoire de la ruine