rielle, nous devons, sans contredit, beaucoup aux peuples sémitiques. Notre race, messieurs, ne débuta point par le goût du confortable et des affaires. Ce fut une race morale, brave, guerrière, jalouse de liberté et d’honneur, aimant la nature, capable de dévouement, préférant beaucoup de choses à la vie. Le négoce, l’industrie ont été exercés pour la première fois sur une grande échelle par des peuples sémitiques, ou du moins parlant une langue sémitique, les Phéniciens. Au moyen âge, les Arabes et les juifs furent aussi nos maîtres en fait de commerce. Tout le luxe européen, depuis l’antiquité jusqu’au xviie siècle, est venu de l’Orient. Je dis le luxe et non point l’art ; il y a l’infini de l’un à l’autre ; la Grèce, qui, sous le rapport du goût, a une immense supériorité sur le reste de l’humanité, n’était pas un pays de luxe ; on y parlait avec dédain de la vaine magnificence des palais du grand roi, et s’il nous était permis de voir la maison de Périclès, il est probable que nous la trouverions à peine habitable. Je n’insiste pas sur ce point, car il y aurait à examiner si ce luxe asiatique, celui de Babylone, par exemple, est bien le fait des Sémites ; j’en doute pour ma part. Mais un don incontestable qu’ils nous ont fait, un don de premier ordre, et qui doit placer les Phéniciens, dans l’histoire du progrès, presqu’à côté des Hébreux et des Arabes, leurs frères, c’est l’écriture. Vous savez que les caractères dont nous nous servons encore aujourd’hui sont, à travers mille transformations, ceux dont les Sémites se servirent d’abord pour exprimer les sons de leur langue. Les alphabets grecs et latins, dont tous nos alphabets européens dérivent, ne sont autre chose que l’alphabet phénicien. Le phonétisme, cette idée
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