ces dernières que du temps et des circonstances favorables pour produire des œuvres comparables à celles du génie germanique. Il faut avouer que tous les progrès de la science moderne amènent au contraire à envisager chaque race comme enfermée dans un type qu’elle peut réaliser ou ne pas réaliser, mais dont elle ne sortira pas. Gœthe et Kant étaient en germe dans les contemporains d’Arminius ou de Witikind. L’Afrique ne révèle peut-être pas autant que l’Asie cette profonde individualité des branches diverses de l’espèce humaine. Le degré de civilisation y a plus d’importance que la race. C’est en Asie que le fait primordial du sang apparaît dans toute sa force, et c’est en étudiant cette partie du monde qu’on s’habitue à envisager d’une façon toute relative les destinées intellectuelles, morales et religieuses de la planète que nous habitons.
La race arabe semble l’objet de prédilection des études de M. d’Escayrac. Il l’a trouvée dans ses longs voyages, de l'Irak au Sénégal, de Maroc à Madagascar, partout inaltérable, homogène, offrant, si j’ose le dire, l’identité du métal, et présentant l’image d’un peuple qui, suivant la belle expression de Jérémie (xlviii, 11), « n’a point été remué de dessus sa lie ». Les meilleures pages du livre de M. d’Escayrac sont celles qu’il a consacrées au portrait de cette race étrange, dont le privilège est de passionner si vivement tous ceux qui l’étudient. Jamais famille humaine n’offrit, en effet, un si séduisant assemblage de brillantes qualités et de brillants défauts. On l’aime, tout en étant persuadé qu’elle a peu de valeur solide et qu’il n’y a désormais rien à en faire pour le bien général de l’humanité. Les Arabes, comme tous les