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La laideur y domine comme elle domina chez les originaux ; mais cette laideur a quelque chose d’étrange ; c’est une laideur de géants. Le premier siècle de notre ère a un cachet infernal qui n’appartient qu’à lui ; le siècle des Borgia peut seul lui être comparé en fait de scélératesse et de folie grandiose. Le plan de M. Beulé ne lui permettait pas d’exposer les progrès accomplis durant ce siècle extraordinaire, où l’on vit si clairement combien la philosophie de l’histoire doit distinguer entre la prospérité générale d’une société, la valeur de ses institutions, le mérite de ses souverains. Ce que notre savant confrère montre toujours, ce sont les ressources d’un esprit ingénieux, prompt, fin, distingué, d’un style élégant, facile, alerte, naturel, mis au service de beaucoup de jugement, de tact et de mesure. Ces rares qualités, qui rendent M. Beulé si cher à tous ceux qui le connaissent, se révèlent avec un éclat tout particulier dans le volume que nous annonçons.