cause des nudités qui s’y produisaient. Le christianisme héritait en cela d’un sentiment juif. Ces lieux publics étaient fuis par les juifs, à cause de la circoncision, qui les y exposait à toute sorte de désagréments[1]. Si les jeux, les concours, qui faisaient pour un jour d’un mortel l’égal des dieux, et dont les inscriptions conservaient le souvenir, tombent tout à fait au iiie siècle, c’est le christianisme qui en est la cause. Le vide se faisait autour de ces institutions antiques ; on les taxait de vanité. On avait raison ; mais la vie humaine est finie quand on a trop bien réussi à prouver à l’homme que tout est vanité.
La sobriété des chrétiens égalait leur modestie. Les prescriptions relatives aux viandes étaient presque toutes supprimées, le principe « tout est pur pour les purs »[2] avait prévalu. Beaucoup cependant s’imposaient l’abstinence des choses ayant eu vie[3]. Les jeûnes étaient fréquents[4], et provoquaient chez
- ↑ Les juifs et les premiers chrétiens eurent sans doute leurs bains à part. Irénée, III, iii, 4. Puis le bain fut interdit par les rigoristes. Tertullien, De jej., 1, 10, 15. Le moyen âge hérita de la même antipathie. Cf. S. Jér., Epist., p. 757 (Mart.).
- ↑ Tit., i, 15. Cf. Saint Paul, p. 480-481.
- ↑ Commodien, Carmen, vers 944-945 (édit. Pitra).
- ↑ Tertullien, De jejunio ; De cultu femin., II, 9 ; Constit apost., V, 15.