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tiens se fissent scrupule de se servir des produits de l’industrie ordinaire qui ne portaient aucune représentation choquante pour eux. Bientôt, cependant, il y eut des fabricants chrétiens, qui, même sur les objets usuels, remplacèrent les anciens ornements par des images appropriées au goût de la secte (bon pasteur, colombe, poisson, navire, lyre, ancre[1]). Une orfèvrerie, une verrerie sacrée se formèrent, en particulier, pour les besoins de la Cène[2]. Les lampes ordinaires portaient presque toutes des emblèmes païens ; il y eut bientôt dans le commerce des lampes au type du bon pasteur, qui probablement sortaient des mêmes officines que les lampes au type de Bacchus ou de Sérapis[3]. Les sarcophages sculptés, représentant des scènes sacrées, apparaissent vers la fin du iiie siècle[4]. Comme les peintures chrétiennes, ils ne s’écartent guère, sauf pour le sujet, des habitudes de l’art païen du même temps.

  1. Tertullien, De pudic., 7, 10 ; Clément d’Alex., Pædagogus, III, 11.
  2. Voir Saint Paul, p. 266 ; Tertullien, De pudic., 7, 10.
  3. Le Blant, Revue arch., janv. 1875, p. 1 et suiv., lampes anniser ; Revue crit., 1874, II, p. 224.
  4. De Rossi, Inscr. christ., nos 12, 73, 118, 275 ; Bottari, Rom. sott., t. I, tav. 15 ; Le Blant, Sarcoph. d’Arles, p. 3 et suiv.