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fondeur pour trouver des couches de sable suffisamment consistantes ; là, on se mit à percer horizontalement, quelquefois sur plusieurs étages, ces labyrinthes de galeries dans les parois verticales desquelles on ouvrit les loculi. Les juifs[1], les sabaziens, les mithriastes[2], les chrétiens adoptèrent simultanément ce genre de sépulture, qui convenait bien à l’esprit congréganiste et au goût du mystère qui les distinguaient. Mais, les chrétiens ayant continué ce genre de sépulture pendant tout le iiie, le ive et une partie du ve siècle, l’ensemble des catacombes des environs de Rome est, pour sa presque totalité, un travail chrétien. Des nécessités analogues à celles qui firent creuser autour de Rome ces vastes hypogées en produisirent également à Naples, à Milan, à Syracuse, à Alexandrie.

Dès les premières années du iiie siècle, nous voyons le pape Zéphyrin confier à son diacre Calliste le soin de ces grands dépôts mortuaires[3].

  1. Catacombe juive de la Vigna Randanini, près Saint-Sébastien. Les loculi y sont disposés comme les kokim des sépultures juives de Palestine, c’est-à-dire en guise de fours, avec des sarcophages. La catacombe juive de la Porta Portese est perdue. Une troisième se trouve très près de l’église Saint-Sébastien. Toutes ces catacombes paraissent postérieures au iie siècle.
  2. V. ci-après, p. 575 et suiv.
  3. Philos., IX, 12, p. 456, Duncker et Schneidewin.