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taire des charismes, ou plutôt aux charismes succède le sacrement, lequel est administré par le clergé, tandis que le charisme est une chose individuelle, une affaire entre l’homme et Dieu. Les synodes héritèrent de la révélation permanente. Les premiers synodes furent tenus en Asie Mineure contre les prophètes phrygiens[1] ; transporté à l’Église, le principe de l’inspiration par l’Esprit devenait un principe d’ordre et d’autorité.

Le clergé était déjà un corps bien distinct du peuple. Une grande Église complète, à côté de l’évêque et des anciens, avait un certain nombre de diacres et d’aides-diacres attachés à l’évêque et exécuteurs de ses ordres. Elle possédait, en outre, une série de petits fonctionnaires[2], anagnostes ou lecteurs, exorcistes, portiers, psaltes ou chantres, acolytes, qui servaient au ministère de l’autel, remplissaient les coupes d’eau et de vin, portaient l’eucharistie aux malades. Les pauvres et les veuves nourris par l’Église, et qui y demeuraient plus ou moins, étaient considérés comme gens d’Église et

    ses six livres sur l’extase (Saint Jér., De vir. ill., 24, 40, Cf. Clém. d’Alex., Strom., IV, 13.

  1. Mansi, Concil., I, 691, 692.
  2. Lettre du pape Corneille, dans Eus., H. E., VI, xliii, 11 ; Gilles Boucher, Cycl., p. 217 ; Baronius, an 112, § 9.