Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/502

Cette page a été validée par deux contributeurs.


CHAPITRE XXVII.


MORT DE MARC-AURÈLE. — LA FIN DU MONDE ANTIQUE.


Le 5 août 178, le saint empereur quitta Rome[1] pour retourner, avec Commode, à ces interminables guerres du Danube qu’il voulait couronner par la formation de provinces frontières solidement constituées. Les succès furent éclatants. On semblait toucher au terme tant désiré, et qui n’avait été retardé que par la révolte d’Avidius. Quelques mois encore et l’entreprise militaire la plus importante du iie siècle allait être terminée. Malheureusement, l’empereur était très faible. Il avait l’estomac si ruiné, qu’il vivait souvent un jour entier de quelques prises de thériaque[2]. Il ne mangeait que quand il avait à haranguer les

  1. Ce que dit Vulcatius Gallicanus (Avid. Cass., 3) d’une sorte de cours philosophique que Marc-Aurèle aurait fait avant de partir est bien peu vraisemblable.
  2. Dion Cassius, LXXI, 6 ; Galien, De ther., 2.