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renfermé, à cette époque, les plus grandes variétés, depuis le judéo-chrétien jusqu’au philosophe comme Bardesane et Harmonius.

Les progrès de l’Église hors de l’empire romain étaient beaucoup moins rapides. L’importante Église de Bosra[1] avait peut-être des Églises suffragantes parmi les Arabes indépendants. Palmyre comptait déjà sans doute des chrétiens[2]. Les nombreuses populations araméennes soumises aux Parthes embrassaient le christianisme avec l’empressement que la race syrienne montra toujours pour le culte de Jésus[3]. L’Arménie reçut, vers le même temps, les premiers germes de christianisme, auxquels il est possible que Bardesane n’ait pas été étranger[4]. On parle de martyrs dans l’Arménie perse dès le iiie siècle[5].

Des traditions fabuleuses, avidement accueillies à

  1. Eusèbe, VI, ch. xx, xxxiii, xxxvii.
  2. Zénobie et Wahballath paraissent avoir été juifs. Mommsen, Zeitschrift für Numismatik de Sallet, V, p. 229-231 ; Derenbourg, Journal asiat., mars-avril 1869, p. 373 et suiv.
  3. Bardesane, Dialogue, p. 32-33, Cureton. Notez le passage des Κεστοί déjà cité (p. 444, note) : Βαρδησάνης Πάρθος.
  4. Moïse de Khorène, II, 66. Notez dans les Philosophumena, VII, 31, Βαρδησιάνης ὁ Ἀρμένιος.
  5. Moïse de Khorène, II, ch. lxxv. L’esprit de rivalité des Syriens et des Arméniens a porté ensuite ces derniers à exagérer l’ancienneté de leurs origines et à s’attribuer Abgar comme un compatriote.