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Édesse devenait de jour en jour un centre chrétien d’importance majeure. Placée jusque-là dans le vasselage des Parthes, l’Osrhoène était soumise aux Romains depuis la campagne de Lucius Verus (165) ; mais elle garda sa dynastie d’Abgars et de Manous jusque vers le milieu du iiie siècle[1]. Cette dynastie, qui se rattachait aux Izates juifs de l’Adiabène, se montra extrêmement favorable au christianisme[2]. En 202, à Édesse, une église est détruite par une inondation[3]. L’Osrhoène possédait de nombreuses communautés chrétiennes à la fin du iie siècle[4]. Un certain Palut, évêque d’Édesse, ordonné par Sérapion d’Antioche (190-210), resta célèbre par ses luttes contre les hérésies[5]. Enfin, Abgar VIII bar Manou (176-213)[6] embrassa définitivement le chris-

  1. Tillemont, Hist. des emp., II, p. 352-354 ; III, p. 114-115. Cf. Lucien, Quom. hist. conscr., 22, 24.
  2. C’est par erreur cependant qu’on a cru voir la croix dans l’ornement de perles que présente, sur certaines monnaies d’Édesse, la tiare de l’Abgar [de Longpérier].
  3. Chron. d’Édesse, dans Assem., Bibl. or., I, 391.
  4. Eus., H. E., V, xxiii, 3.
  5. Bickell, Conspectus rei Syr. lit., p. 16-17 ; Cureton, Ancient syr. doc., p. 18, 43, 71 ; Mœsinger, Acta SS. mart. edessenorum (Inspruck, 1874), p. 97, 103-104 ; Zahn, Gœtt. gel. Anz, 1877, p. 180 et suiv. Cf. l’Antechrist, p. 64-65, note.
  6. De Gutschmid, dans le Rhein. Mus., 2e série, t. XIX (1864), 171 et suiv. ; Lipsius, Die edessenische Abgar-Sage (Brunswick, 1880), p. 8 et suiv.