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CHAPITRE XXV.


STATISTIQUE ET EXTENSION GÉOGRAPHIQUE
DU CHRISTIANISME.


En cent cinquante ans, la prophétie de Jésus s’était accomplie. Le grain de sénevé était devenu un arbre qui commençait à couvrir le monde. Dans le langage hyperbolique qui est d’usage en pareille matière, le christianisme était répandu « partout »[1]. Saint Justin affirmait déjà, vers 150, qu’il n’y avait pas un coin de terre, même chez les peuples barbares, où l’on ne priât au nom de Jésus crucifié[2]. Saint Irénée s’exprime de la même manière[3]. — « Ils poussent et se répandent comme la mauvaise herbe ; leurs lieux de réunion se multiplient de toutes

  1. Pasteur d’Hermas, sim. ix, 17 ; Épitre à Diognète, ch. vi ; voir ci-dessus, p. 425 et suiv.
  2. Dial., 117 ; cf. 110, 121 ; Apol. I, 53. Cf. Orig., Adv. Cels., I, 26 ; III, 8.
  3. Irénée, I, x, 1, 2 ; III, iii, 1 ; iv, 2 ; xi ; V, xx, 1.