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primer ainsi[1], un homme du monde, riche, ai-

    (Assémani, Bibl. or., I, p. 389 ; cf. Chron. eccl. de Barhebræus, édit. Abbeloos et Lamy, p. 145 et suiv.). Eusèbe, saint Épiphane, Théodoret le font fleurir sous Marc-Aurèle. Un passage du dialogue De fato (Eusèbe, Præp., VI, ch. x, p. 279 ; Cureton, Spicil. syr., p. 30) présente la conquête de l’Arabie par les Romains comme un fait récent (χθές). Or il s’agit là de la campagne de Lucius Verus, 162-165 (cf. Chron. d’Édesse, p. 390), à moins qu’il ne s’agisse de la campagne qui valut à Septime Sévère le titre d’Arabique vers l’an 200. Une grande partie des conquêtes de Lucius Verus, par exemple Hatra, pouvait s’appeler Arabie. La Chronique d’Édesse (p. 390, 393) place la chute de Marcion en 137, la naissance de Bardesane en 153, la naissance de Manès en 239. À peu près d’accord avec cette Chronique, le Kitab el-fihrist met Bardesane trente ans après Marcion et soixante-dix ans avant Manès (Fluegel, Mani, p. 85, 150-151 ; cf. Masoudi, t. IX, p. 337 ; Land, Anecd. syr., I, p. 18 ; Aboulfaradj, Dyn., p. 79, Poc.). Il ne faut pas nier cependant que d’autres autorités feraient de Bardesane un contemporain d’Héracléon et de saint Hippolyte. Voir Philosophum., VI, 35 ; VII, 31, en comparant Tert., Adv. Val., 4. Porphyre et Moïse de Khorène (supposé qu’ils parlent du même personnage) le font vivre sous Héliogabale. Eusèbe et Épiphane ont pu confondre Marc-Aurèle avec Caracalla ou Héliogabale, dont le titre impérial était Marcus Aurelius Antoninus. Ajoutons que l’Abgar chrétien avec lequel Bardesane fut en rapport paraît avoir été Abgar VIII bar Manou, qui régna de 202 à 217. Cf. Eusèbe, Chron., Schœne, p. 178-179.

  1. Philosoph., VI, 35 ; VII, 31 ; Origène (?), Dial. de recta in Deum fide, sect. iv ; Eus., H. E., IV, ch. xxx ; Præp., VI, ch. ix, x ; Épiphane, lvi ; Théodoret, Hær. fab., I, 22 ; Hist. eccl., IV, 26 ; saint Jérôme, De viris ill., 33 ; Chron., an 12 de Marc-Aurèle ; In Osee, 10 ; Pseudo-Aug., hær., 35 ; Sozom., III, ch. xvi ; saint Éphrem, Hymnes contre les hérésies, Opp., t. II de la partie syriaque, p. 438 et suiv., 551 et suiv. (Rome, 1740), Moïse de Kho-