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CHAPITRE XXIV.


ÉCOLES D’ALEXANDRIE, D’ÉDESSE.


Beaucoup de choses finissaient ; d’autres commençaient ; l’école et les livres remplaçaient la tradition. Personne n’a plus la prétention d’avoir vu ni les apôtres ni leurs disciples immédiats. Des raisonnements comme celui que faisait Papias, il y a quarante ans[1], ce dédain du livre et cette préférence avouée pour les gens qui savent d’original, ne sont plus de mise. Hégésippe sera le dernier qui aura fait des voyages pour étudier sur place la doctrine des Églises. Irénée trouve ces inquisitions inutiles[2]. L’Église est un vaste dépôt de vérité, où il n’y a qu’à puiser. Si l’on excepte les barbares qui ne savent pas écrire, personne n’a plus besoin de consulter la tradition orale.

  1. Voir l’Église chrétienne, p. 125 et suiv.
  2. Irénée, III, iv, 1, 2.