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épiscopale est la marque de ce qui plaît à Dieu, la règle ferme et sûre à suivre dans la pratique}[1]

Il convient donc que vous abondiez dans le sens de l’évêque, comme vous faites. Car votre vénérable corps presbytéral, digne de Dieu, est avec l’évêque dans le même rapport harmonique que les cordes avec la cithare. C’est par l’effet de votre union et de votre affectueuse concorde que Jésus-Christ est chanté. Que chacun de vous soit donc un chœur, afin que, pleinement d’accord et unanimes, recevant la chromatique de Dieu en parfaite unité, vous chantiez d’une seule voix par Jésus-Christ au Père, pour qu’il vous entende et qu’il vous reconnaisse, à vos bonnes actions, pour des membres de son fils[2].


Déjà on s’était servi du nom de Paul et de ses relations avec Tite et Timothée pour donner à l’Église une espèce de petit code canonique sur les devoirs des fidèles et des clercs. On fit de même sous le nom d’Ignace[3]. Une piété tout ecclésiastique prit la place de l’ardeur que, pendant plus de cent ans, entretint le souvenir de Jésus. L’orthodoxie est maintenant le souverain bien ; la docilité, voilà ce qui sauve ; le vieillard doit s’incliner devant l’évêque même jeune[4]. L’évêque doit s’occuper de tout, savoir le nom de

  1. Ad Smyrn., § 8. Cf. ad Philad., § 1.
  2. Ad Eph., 4.
  3. Voir surtout l’épître censée d’Ignace à Polycarpe, et l’épître de Polycarpe.
  4. Ad Eph., 3, 5 ; ad Magn., 3-7, 13 ; ad Trall., 2, 3, 12 ; ad Philad., 1-4, 7, 8 ; ad Smyrn., 8-9 ; ad Polyc., 6.