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tales[1]. C’est ainsi que la géographie ecclésiastique d’un pays est, à très peu de chose près, la géographie de ce même pays à l’époque romaine. Le tableau des évêchés et des archevêchés est celui des civitates antiques, selon leurs liens de subordination[2]. L’empire fut comme le moule où la religion nouvelle se coagula. La charpente intérieure, les divisions hiérarchiques furent celles de l’empire. Les anciens rôles de l’administration romaine et les registres de l’Église au moyen âge et même de nos jours ne diffèrent presque pas.

Rome était le point où s’élaborait cette grande idée de catholicité. Son Église avait une primauté incontestée. Elle la devait en partie à sa sainteté et à son excellente réputation[3]. Tout le monde reconnaissait maintenant que cette Église avait été fondée par les apôtres Pierre et Paul, que ces deux apôtres avaient souffert le martyre à Rome, que Jean même y avait été plongé dans l’huile bouillante[4]. On mon-

  1. Lettre à Arsace, archiéreus de Galatie, p. 429 et suiv. Spanh. (p. 552 et suiv., Hertlein). D’un évêque converti au paganisme, Julien fait un ἱερεύς. Lettre sur Pégase : Hermes de Berlin, t. IX (1875), p. 259 (p. 603 et suiv., Hertlein).
  2. Ainsi Césarée a la préséance sur Ælia Capitolina. Voir ci-dessus, p. 205.
  3. Rom., i, 8 ; Ign., ad Rom., suscr. ; lettre de Denys de Cor., dans Eus., IV, 23.
  4. Voir l’Antechrist, p. 197-199.