nités[1] ! Tous les hommes sont égaux ; la vertu seule fait la différence entre eux[2].
Vaincu par ces arguments, Cæcilius, sans laisser à Minucius le temps de conclure, déclare qu’il croit à la Providence et à la religion des chrétiens[3]. Octavius, dans son exposition, est à peine sorti du pur déisme. Il ne mentionne ni Jésus, ni les apôtres, ni les Écritures. Son christianisme n’est pas la vie monacale que rêve le Pasteur : c’est un christianisme d’hommes du monde, qui n’empêche ni la gaieté, ni le talent, ni le goût aimable de la vie, ni la recherche de l’élégance du style[4]. Que nous sommes loin de l’ébionite ou même du juif de Galilée ! Octavius, c’est Cicéron, ou mieux Fronton, devenu chrétien. En réalité, c’est par la culture intellectuelle qu’il arrive au déisme. Il aime la nature, il se plaît à la conversation des gens bien élevés. Des hommes faits sur ce modèle n’auraient créé ni l’Évangile ni l’Apocalypse ; mais, réciproquement, sans de tels adhérents, l’Évangile, l’Apocalypse, les épîtres de Paul fussent restés les
- ↑ « Vanus error hominis et inanis cultus dignitatis (§ 37). »
- ↑ « Omnes pari sorte nascimur, sola virtute distinguimur. » (Ibidem.)
- ↑ C’est là probablement une fiction de l’auteur ; les inscriptions de Constantine, en effet (v. ci-dessus, p. 390-391, note), nous montrent Cæcilius ou son fils remplissant des devoirs païens.
- ↑ Octavius, les premiers paragraphes.