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Dans l’ordre judiciaire, plusieurs réformes d’un esprit excellent remontent également au règne de Marc. La police des mœurs, notamment en ce qui concerne les bains mixtes, fut rendue plus sérieuse[1].

C’est surtout pour l’esclave qu’Antonin et Marc-Aurèle se montrèrent bienfaisants. Quelques-unes des plus grandes monstruosités de l’esclavage furent corrigées. Il est admis désormais que le maître peut commettre des injustices envers son esclave. D’après la législation nouvelle, les châtiments corporels sont réglés[2]. Tuer son esclave devient un crime[3]. Le traiter avec un excès de cruauté est un délit et entraîne pour le maître la nécessité de vendre le malheureux qu’il a torturé[4]. L’esclave, enfin, ressortit aux tribunaux, devient une personne, membre de la cité[5]. Il est propriétaire de son pécule ; il a sa famille ; on ne peut vendre séparément l’homme, la femme, les enfants.

  1. Capitolin, 23.
  2. Gaïus, Institutes, I, 53 ; Digeste, I, xii, 8 ; XLVIII, viii, 1, § 2.
  3. Spartien, Adrien, 18 ; Gaïus, I, 53 ; Digeste, I, vi, 2.
  4. Rescrit d’Antonin, dans Justinien, Inst., I, 8, §§ l, 2 ; Gaïus, Inst., I, 53. Cf. Digeste, I, vi, 2.
  5. Digeste, VII, i, 1, § 1 ; XL, xii, entier ; XLVIII, ii, 5 (Ulp.) ; xix, 19 (Ulp.) ; I, xii, 1, § 5 (Ulp.) ; Paul, Sent., V, i, 1. Cf. Code Théod., IV, xiv, entier ; Dig., V, i, 53 (Hermog.) ; Instit. de Just., I, 8 ; III, 12.