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cent ; l’enfant périt sous des coups occultes, aveugles. Et alors, ô horreur ! ils lèchent avidement son sang, ils s’arrachent ses membres ; désormais, leur fédération est scellée par une victime, la connaissance mutuelle qu’ils ont de leur crime est le gage de leur silence.

Personne n’ignore ce qui concerne le festin ; on en parle de tous les côtés, et le discours de notre compatriote de Cirta[1] en fait foi. Aux jours solennels, des gens de tout âge, hommes et femmes, se réunissent pour un banquet, avec leurs enfants, leurs sœurs, leurs mères. Après un copieux repas, quand les convives sont échauffés et que l’ivresse a excité en eux le feu de l’inceste, il se passe ce qui suit. Un chien est attaché au candélabre ; on l’attire, on le fait sauter hors de l’espace où il est attaché, en lui jetant un petit gâteau. Le candélabre se renverse. Alors, débarrassés de toute lumière importune, au sein de ténèbres complaisantes pour toutes les impudeurs, ils confondent au hasard du sort les accouplements d’une lubricité infâme, tous incestes, sinon de fait, au moins par complicité, puisque le vœu de tous poursuit ce qui peut résulter de l’acte de chacun. J’en passe : car voilà déjà bien assez d’allégations, toutes ou presque toutes prouvées par le seul fait de l’obscurité de cette religion perverse. Pourquoi, en effet, s’efforcent-ils de cacher l’objet de leur culte, quel qu’il soit, quand il est constaté que le bien aime la publicité, que le crime seul cherche le secret ? Pourquoi n’ont-ils pas d’autels, de temples, d’images connus ? Pourquoi ne parlent-ils jamais en public ? Pourquoi cette horreur pour les réunions libres, si ce qu’ils adorent avec tant de mystères n’était ou punissable ou honteux ? Qu’est-ce que ce dieu unique, solitaire, en

  1. Fronton. Cf. § 31. V. l’Église chrétienne, p. 493.