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logie ; c’est un sermon adressé aux fidèles assemblés[1]. L’auteur le publia sous le titre de Diasyrmos ou « Persiflage des philosophes du dehors ». La plaisanterie y est lourde et assez fade. Elle rappelle les essais qui se sont produits de notre temps, dans le sein du catholicisme, pour employer l’ironie de Voltaire au profit de la bonne cause, et pour faire l’apologie de la religion sur le ton d’un Tertullien en belle humeur. Les sarcasmes d’Hermias ne frappent pas seulement les prétentions exagérées de la philosophie ; ils atteignent les tentatives les plus légitimes de la science, le désir de savoir des choses qui sont aujourd’hui parfaitement découvertes et connues[2]. La science, selon l’auteur, a pour origine l’apostasie des anges[3]. Ce sont ces êtres malheureux et pervers qui ont enseigné aux hommes la philosophie, avec toutes ses contradictions. La connaissance des écoles anciennes que possède l’auteur est étendue, mais peu profonde ; quant à l’esprit philosophique, on n’en fut jamais plus complètement dépourvu.

La clémence de l’empereur, son amour bien

  1. Les mots ὦ ἀγαπητοί de la première phrase doivent être mis dans la bouche de l’auteur, et non considérés comme faisant partie de la citation de saint Paul.
  2. Diasyrmos, 8, 9, 10.
  3. Ibid., 1. Comp. Clément d’Alex., Strom., I, ch. xvii ; VI, ch. viii.