lui paraît une chimère[1]. Toute religion est, à ses yeux, nationale ; la religion n’a de raison d’être que comme nationale[2]. Il n’aime certes pas le judaïsme ; il le trouve plein d’orgueil et de prétentions mal fondées, inférieur en tout à l’hellénisme ; mais, en tant que religion nationale des Juifs, le judaïsme a ses droits[3]. Les Juifs doivent conserver les coutumes et les croyances de leurs pères, comme font les autres peuples, bien que les Puissances auxquelles a été confiée la Judée soient inférieures aux dieux des Romains, qui les ont vaincues[4]. On est juif par naissance ; on est chrétien par choix. Voilà pourquoi Rome n’a jamais songé sérieusement à abolir le judaïsme, même après les guerres atroces de Titus et d’Adrien. Quant au christianisme, il n’est la religion nationale de personne[5] ; il est la religion qu’on adopte comme protestation contre la religion nationale, par esprit de collège et de corporation.
Refusent-ils d’observer les cérémonies publiques et de rendre hommage à ceux qui y président ; alors qu’ils renoncent aussi à prendre la robe virile, à se marier, à de-