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a lu le Dialogue de Jason et Papiscus, de nombreux écrits gnostiques et marcionites, en particulier le Dialogue céleste, écrit dont il n’est pas question ailleurs[1]. Il ne semble pas avoir manié les écrits de saint Justin, bien que la façon dont il conçoit la théologie chrétienne, la christologie, le canon, soit exactement conforme à la théologie, à la christologie, au canon de Justin[2]. La légende juive de Jésus lui est familière. La mère de Jésus a commis un adultère avec le soldat Panthère ; elle a été chassée par son mari le charpentier[3]. Jésus a fait ses miracles au moyen des sciences secrètes qu’il avait apprises en Égypte[4].

C’est surtout en exégèse que Celse nous étonne par sa pénétration. Voltaire n’a pas mieux triomphé de l’histoire biblique, des impossibilités de la Genèse, prise dans son sens naturel, de ce qu’il y a de

    19) ; VI, 34 (cf. I Cor., xv, 26) ; VIII, 24 (cf. I Cor., x, 19) ; VIII, 28 (cf. I Cor., x, 20) ; I, 66 ; VIII, 41 (cf. Rom., viii, 32). Origène suppose que Celse avait lu les écrits mêmes de saint Paul. V, 17, 64 ; VI, 19-21.

  1. Orig., VIII, 15.
  2. É. Pélagaud, Étude sur Celse, Lyon, 1878, p. 413-420.
  3. Orig., I, 28, 32, 39. Cf. les Évangiles, p. 189-190 (ajoutez : Elisée Vartabed, p. 191, 195, Langlois) ; Talm. de Jér., Aboda zara, ii, 2. Voir G. Rœsch, dans Theol. Stud. und Krit., 1873, p. 77 et suiv.
  4. Justin, Dial., 69 ; Apol. I, 30 ; Arnobe, I, 43 ; Celse, dans Orig., I, 6, 28, 32, 38 ; Talm. de Bab., Sanhédrin, 107 b ; Schabbath, 104 b.