des emprunts faits aux Hellènes. Platon et Épictète sont pour lui les deux pôles de la sagesse. S’il n’a pas connu Marc-Aurèle, il l’a sûrement aimé et admiré. D’un tel point de vue, il ne pouvait envisager le christianisme que comme un mal ; mais il ne s’arrête pas aux calomnies ; il reconnaît que les mœurs des sectaires sont douces et bien réglées[1] ; ce sont les motifs de crédibilité de la secte qu’il veut discuter. Celse fit à ce sujet une véritable enquête, lut les livres des chrétiens et des juifs, causa avec eux[2]. Le résultat de ses recherches fut un ouvrage intitulé Discours véritable[3], qui, naturellement, n’est pas venu jusqu’à nous[4], mais qu’il est possible de reconstituer avec les citations et les analyses qu’en a données Origène[5].
Il est hors de doute que Celse a connu mieux qu’aucun autre écrivain païen le christianisme et les livres qui lui servaient de base[6]. Origène, malgré sa
- ↑ Orig., Contre Celse, I, 27.
- ↑ Ibid., I, 12.
- ↑ Celse paraît avoir écrit sur le même sujet deux autres livres, qui se sont perdus. Orig., Contre Celse, IV, 36.
- ↑ La loi de Théodose II (an 449 après J.-C.) aurait suffi pour le faire détruire (Cod. Just., I, i, 3, § 1).
- ↑ Voir Th. Keim, Celsus’ wahres Wort, Zurich, 1873 ; Aubé, la Polémique païenne, Paris, 1877, p. 158 et suiv.
- ↑ M. Aubé a bien reconstitué la bibliothèque de Celse, op. cit., p. 215 et suiv.