Page:Renan - Marc-Aurèle et la Fin du monde antique.djvu/339

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dates réglées ; mais il n’était pas rare qu’on fît des exécutions extraordinaires, quand on avait des bêtes à montrer au peuple et des malheureux à leur livrer[1].

La fête se donna probablement dans l’amphithéâtre municipal de la ville de Lyon, c’est-à-dire de la colonie qui s’étageait sur les pentes de Fourvières. Cet amphithéâtre était, à ce qu’il semble, situé au pied de la colline, vers la place actuelle de Saint-Jean, devant la cathédrale ; la rue Tramassac en devait marquer à peu près le grand axe[2]. On a pu croire

    Ad spectaculum sanctorum. Actes de saint Mammaire, dans Mabillon, Analecta, p. 178 (nova edit.).

  1. Mart. Polyc., 12 ; Actes des saints Taraque, Probe et Andronic, 10 (Ruinart, p. 444 et suiv.).
  2. L’existence de cet amphithéâtre est admise plus ou moins expressément par le P. Menestrier, Histoire consulaire, p. 16, 99, 100 ; Artaud, Lyon souterrain, p. 181-182 ; Chenavard, Lyon antique restauré, p. 14 et pl. i ; Monfalcon, Lugd. hist. monum., I, plan de Lyon antique. Cf. Raverat, Fourvière, Ainay et Saint-Sébastien (Lyon, 1880) ; Revue critique, 12 juillet 1879 ; Journal des Savants, juillet 1881. Quelques-uns veulent que l’amphithéâtre où souffrirent les martyrs de l’an 177 ait été situé aux Minimes (c’est l’opinion ecclésiastique : de Marca, Dissert. tres, édit. Baluze, Paris, 1669, p. 219 ; Meynis, les Grands souvenirs de l’Égl. de Lyon, 1872, p. 41 et suiv. ; cf. J.-A.-F. Ozanam, Établ. du christ. à Lyon, 1829, p. 33, 237 ; É. Pélagaud, dans Lyon-Revue, nov. 1880) ; mais la grande majorité des antiquaires considère la construction d’apparence circulaire qui se voit en cet endroit comme un théâtre. Spon, p. 50 ; Artaud, Chenavard, Monfalcon, l. c. Quant à l’amphithéâtre qu’on a supposé avoir existé à l’ancien Jardin des Plantes, voir ci-après, p. 331-332,