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guerre des Quades offrait un biais pour poser la question plus nettement que ne l’avaient pu faire Aristide, Quadratus, saint Justin.

Ainsi se produisit une série de nouvelles apologies, composées par des évêques ou des écrivains d’Asie, qui malheureusement ne se sont pas conservées. Claude Apollinaire, évêque d’Hiérapolis, brilla au premier rang dans cette campagne. Le miracle de Jupiter Pluvieux avait eu tant de publicité qu’Apollinaire osa le rappeler à l’empereur, en rapportant l’intervention divine aux prières des chrétiens[1]. — Miltiade s’adressa aussi aux autorités romaines, sans doute aux proconsuls d’Asie, pour défendre « sa philosophie » contre les reproches injustes qu’on lui adressait[2]. Ceux qui purent lire son Apologie n’eurent pas assez d’éloges pour le talent et le savoir qu’il y déploya[3].

L’ouvrage de beaucoup le plus remarquable que produisit ce mouvement littéraire fut l’Apologie de Méliton[4]. L’auteur s’adressait à Marc-Aurèle dans la langue qu’affectionnait l’empereur :

  1. Eusèbe, IV, xxvii ; V, v, 4 ; Chron., p. 172, 173, Schœne, saint Jér., De viris ill., 26.
  2. Eus., V, xvii, 5 ; saint Jér., De viris ill., 39.
  3. Saint Jérôme, Epist., 86, ad Magnum (IV, 2e part., p. 656).
  4. Fragments dans Eusèbe, H. E., IV, xxvi, 1, 7 et suiv.