appartint peut-être l’écrit dont fit partie le fragment connu sous le nom de Canon de Muratori, dirigé en même temps, ce semble, contre le pseudo-prophétisme montaniste et contre les rêves gnostiques. Les montanistes, en effet, ne visaient pas à moins que faire admettre les prophéties de Montan, de Priscille et de Maximille dans le corps du Nouveau Testament[1]. La conférence qui eut lieu, vers 210, entre Proclus, devenu le chef de la secte[2], et le prêtre romain Caïus, roula sur ce point[3]. En général, l’Église de Rome, jusqu’à Zéphyrin, tint très ferme contre ces innovations[4].
L’animosité était grande de part et d’autre ; on s’excommuniait réciproquement. Quand les confesseurs des deux partis étaient rapprochés par le martyre, ils s’écartaient les uns des autres et ne voulaient avoir rien de commun[5]. Les orthodoxes redoublaient de sophismes et de calomnies pour prouver que les
- ↑ Hesse, Das muratori’sche Fragment, p. 297, 273 et suiv.
- ↑ Pacien, Epist., i, 2.
- ↑ Eus., VI, ch. xx ; cf., II, 25 ; III, 28, 31 ; saint Jér., De viris ill., 59 ; Tertullien, Præscr., [52] ; In Valent., 5 (identité douteuse) ; Théodoret, Hær. fab., III, 2 ; Photius, cod. xlviii.
- ↑ Tertullien, Adv. Prax., 1.
- ↑ L’Anonyme, dans Eus., V, xvi, 22.
l’écrit en question. Ce personnage semble plutôt avoir été montaniste. Saint Jérôme paraît attribuer l’ouvrage de l’Anonyme à Rhodon (Tillemont, Mém., III, p. 65).