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vint que le dimanche de la résurrection serait le dimanche qui correspond ou qui succède à la première lune devenue pleine après l’équinoxe du printemps. Le vendredi précédent devint naturellement le jour mémorial de la Passion ; le jeudi, celui de l’institution de la Cène. La semaine sainte s’établit ainsi d’après la tradition des anciens Évangiles, non d’après l’Évangile dit de Jean. La Pentecôte, devenue la fête du Saint-Esprit, tombait le septième dimanche après Pâques, et le cycle des fêtes mobiles de l’année chrétienne se trouva fixé uniformément pour toutes les Églises, jusqu’à la réforme grégorienne.

La procédure qu’entraîna le débat eut plus d’importance que le débat lui-même. À propos de ce différend, en effet, l’Église fut amenée à une notion plus claire de son organisation. Et, d’abord, il fut évident que le laïque n’était plus rien. Seuls les évêques interviennent dans la question, émettent un avis. Les évêques se réunissent en synodes provinciaux, présidés par l’évêque de la capitale de la province[1], (l’archevêque de l’avenir), quelquefois par le plus ancien. L’assemblée synodale aboutit à une lettre qu’on expédie aux autres Églises. Ce fut donc comme un rudiment d’organisation fédérative, un essai pour résoudre les questions au moyen d’assemblées provin-

  1. Ainsi l’évêque de Césarée préside l’évêque de Jérusalem.