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CHAPITRE XII.


LA QUESTION DE LA PÂQUE


Le hasard voulut que l’exécution de Sagaris coïncidât presque avec la fête de Pâques[1]. Or, la fixation de cette fête donnait lieu à des difficultés sans fin. Privée de son pasteur, l’église de Laodicée tomba dans des controverses insolubles. Ces controverses tenaient à l’essence même du développement du christianisme et ne pouvaient être évitées. À force de charité réciproque, on avait réussi à jeter un voile sur la profonde différence des deux christianismes — d’une part, le christianisme qui s’envisageait comme une suite du judaïsme — d’une autre part,

  1. Fragments de Méliton, dans Eus., IV, xxvi, 3 ; fragments d’Apollinaire, dans la Chronique pascale, p. 6 et suiv. ; lettre de Polycrate, dans Eus., V, 24 ; Clément d’Alex., cité par Eusèbe, IV, xxvi, 4, et VI, xiii, et dans la Chronique pascale, p. 7 ; saint Hippolyte, cité par la Chronique pascale, p. 6. Cf. Corpus inscr. gr., no 8613 ; Eusèbe, V, 24 ; Épiph., l, lxx, 10 ; Socrate, V, 21.