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viendra le déluge de feu, qui consumera la terre, les idoles et les idolâtres ; les justes seuls seront sauvés comme ils le furent jadis dans l’arche. Ces croyances bizarres n’empêchaient pas Méliton d’être, à sa manière, un esprit cultivé. Familier avec l’étude de la philosophie, il chercha, dans une série d’ouvrages qui malheureusement se sont presque tous perdus, à expliquer par la psychologie rationnelle les mystères du dogme chrétien. Il écrivit, de plus, quelques traités où la préoccupation du montanisme paraît dominer, sans qu’il soit possible de dire s’il en était l’adversaire ou s’il y était en partie favorable. Tels furent ses livres[1] sur la Règle de vie et les prophètes, sur l’Église, sur le Jour du dimanche, sur la Nature de l’homme et sa formation, sur l’Obéissance que les sens doivent à la foi, sur l’Âme et le corps ou sur l’Intelligence, sur le Baptême, sur la Création et la naissance du Christ, sur l’Hospitalité, sur la Prophétie, sur le Diable et l’Apocalypse de Jean, sur Dieu incarné, ou

    Celse, IV, 20 ; Dillmann, Das christl. Adambuch, p. 118 ; la Caverne des trésors, citée dans Cureton, p. 94-95.

  1. Liste d’Eusèbe (IV, 26), en comparant Rufin, saint Jérôme, la traduction syriaque (Cureton, p. 57 ; Pitra, II, p. lxv-lxvi) et les fragments syriaques, Cureton, p. 52 et suiv. ; Pitra, II, lvi et suiv. Le sermon sur la Passion, cité par Anastase le Sinaïte, est de Mélétius (Cureton, p. 96-98 ; Land, Anecdota Syr., I, p. 31). Le sermon De cruce (Cureton, p. 52-53 ; Pitra, II, p. lviii) est probablement identique à cet ouvrage. Voir Otto, op. cit., p. 377 et suiv.